La conservation de la biodiversité débute avec la planification stratégique et opérationnelle efficace des parcs nationaux

16 décembre 2019

Découvrez cette histoire à partir de la perspective de Gabriel Zabiti, Chargé de Planification, Suivi et Évaluation au Département Technique et Scientifique de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, en République Démocratique du Congo.

Gabriel Zabiti a parcouru un long chemin lié à la préservation de la nature initié en 1996, quand il a obtenu son diplôme de licence en biologie. Ayant un master en Aménagement et Gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux, depuis 2012, il a travaillé deux ans à l’Office National du Tourisme à Goma, République Démocratique du Congo (RDC) et cinq ans dans l’enseignement au Rwanda, avant d’œuvrer pour la conservation de la nature.

Gabriel ZabitiAprès cette période, Zabiti a intégré le monde de la conservation en qualité de chercheur à la Réserve Naturelle de Gorilles de Tayna, une réserve communautaire, et, ensuite, il a été engagé comme Assistant de Recherche à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), où, au début, ses responsabilités étaient de diriger le programme de Recherche et Bio-monitoring au Parc National de la Maiko (PNM).

Zabiti raconte que son affectation à la Direction Générale de l’ICCN en 2014, au Département Technique et Scientifique, a coïncidé avec l’engagement pris par l’institution à des réunions du Programme BIOPAMA organisées en 2013-2014 à Dakar, au Sénégal, et à Ispra, en Italie, soit de développer un outil d’aide à la Décision (DSS) en vue de l’amélioration de l’efficacité de gestion des aires protégées par l’atteinte des objectifs de conservation en termes des résultats et d’impacts.

Après le développement de l’outil intégré pour l’évaluation de l’efficacité de gestion(IMET), il a participé à la phase test de l’outil dans quatre aires protégées en RDC. Les résultats de cette phase test ont été présentés à l’atelier de lancement de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC), à Brazzaville en octobre 2014.

« J’ai été, donc, invité par le programme BIOPAMA à participer à la formation des coaches de l’observatoire, tenue au Niger (Tapoa) en juillet 2015 », dit Zabiti, « et je suis fier d’avoir contribué à dispenser le contenu de l’atelier de formation des coaches des aires protégées sur l’outil IMET, à Kinshasa en mai 2019. »

IMET training La Tapoa 2015

L’accompagnement des acteurs de terrain dans les analyses approfondies des résultats et la formation des coaches dans les analyses des données sont quelques unes des actions clés prévues pour la poursuite du processus d’évaluation de l’efficacité de gestion des aires protégées de la République Démocratique du Congo (RDC), un des pays qui ont adopté l´utilisation de l’outil intégré de suivi de l’efficacité de gestion (IMET).

Selon Zabiti,  les perspectives incluent la relance du processus en vue de la définition du mécanisme de partage des données entre l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature et l’Observatoire des Forêts de l’Afrique Central, avec la signature d’un protocole d’accord, et la production d’un condensé des leçons apprises de l’évaluation IMET dans les aires protégées en vue d’une analyse sur le processus de scaling-up.

Zabiti considère qu’en RDC, le contexte de gestion des aires protégées est généralement difficile et qu’il est nécessaire d´intégrer effectivement l’outil IMET dans le système de Planification, Suivi et Évaluation de l’ICCN ainsi que dans le système d’aide à la décision (DSS).

Aires Protégées évaluées de 2015 à 2019 RDC IMET

Dans la phase test de l´utilisation de l´outil, quatre aires protégées de la RDC ont servi comme sites d’expérimentation: Parc National de la Salonga, Parc National des Virunga, Parc National des Kahuzi-Bièga et Réserve Naturelle d’Itombwe. Après la phase test, en 2014, l’ICCN s’est approprié l’outil et jusqu’à présent il poursuit sa consolidation dans son réseau des aires protégées, notamment au Parc National de la Salonga, évalué en 2016, 2017 et 2018; au Parc National de la Lomami, évalué en 2017 et 2018; au Parc National des Kahuzi-Biega et à la Réserve Naturelle d’Itombwe (en 2017), à la Réserve Naturelle du Triangle de la Ngiri (évaluée en 2015 et 2018) et enfin, en 2019, à la Réserve de faune à Okapi, au Complexe Upemba-Kundelungu et au Domaine de Chasse de Bili-Uélé.

Parmi les résultats atteints, Zabiti souligne : (i) le développement d’une méthodologie spécifique d’évaluation de certains indicateurs susceptibles d’être influencés par des facteurs internes lors d’une évaluation, (ii) le développement du format de restitution des résultats préliminaires et (iii) la production des rapports des analyses approfondies des résultats sortissant de l’exercice IMET avec un tableau de bord qui oriente les décisions de gestion.

Néanmoins, il croit que l’outil contient quelques informations de base pour certaines aires protégées de la RDC qui méritent d´être revues dans le moment actuel de développement de la deuxième version de l’outil, et il indique qu´un rapport de correction est disponible et prêt à être partagé avec l’OFAC pour intégrer les corrections dans la nouvelle version de l’outil en cours de développement.

« Les résultats de l’expérience de la RDC vont même au-delà de l’utilisation de l’outil IMET, par la capitalisation des données dans l’élaboration des outils de planification stratégique (Plans d’Aménagement et de Gestion et Stratégie de surveillance) et de planification opérationnelle (Plans opérationnels annuels) », affirme Zabiti, qui pense que « nous devons nous efforcer à être réellement des coaches des aires protégées au service des gestionnaires des aires protégées et non seulement des utilisateurs de l’outil IMET ».

Planification IMET RDC

 

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